lundi 24 août 2009

Mais où est donc passée la culture générale ?
LE MONDE 12.05.09 20h26 • Mis à jour le 12.05.09 20h26
Année zéro de la déculturation ? Dès cette session, l'épreuve de culture générale disparaît d'un certain nombre de concours administratifs. Un futur gardien de la paix ne sera plus interrogé sur L'Avare, de Molière, ou sur Germinal, de Zola. Les concours, essentiellement des catégories B (ouverts au niveau bac ou équivalent) et C (niveau diplôme national du brevet ou CAP ou BEP), vont voir cette épreuve évoluer vers des questions plus en lien avec leur futur emploi et un adjoint administratif se verra évalué "sur sa connaissance des logiciels de bureautique, à savoir un tableur, un traitement de texte...".

Cette petite révolution aura forcément des incidences sur la place de la culture générale à l'école. En passant en 1932, d'un ministère de l'instruction publique à un ministère de l'éducation nationale, l'institution a hérité de cette mission nouvelle, bien difficile à définir. Dans De Oratore, Cicéron définissait l'humanitas (les humanités) comme le traitement à appliquer aux enfants pour qu'ils deviennent des hommes. Eveil du sens critique et transmission d'outils permettant de comprendre la société. Au XVIIe siècle, il servait à construire l'honnête homme.
Aujourd'hui, le ministre de l'éducation nationale, Xavier Darcos, estime pour Le Monde que "toute culture générale veut relier l'individu à autrui et à l'histoire. Elle fait contrepoids à l'individualisme, au relativisme absolu et au "chacun pour soi". Mais elle prépare aussi à ce que le citoyen, capable de libre examen grâce au savoir, puisse ensuite diverger des valeurs et des traditions partagées. Ainsi, la culture est-elle tiraillée entre deux tendances, entre passé et avenir".
La mise en place en 2006 du socle commun de connaissances et de compétences que tout élève sortant de l'enseignement obligatoire est censé maîtriser, a réveillé ce débat. Un accord a été trouvé sur sept entrées incluant notamment la maîtrise de la langue française, la culture humaniste, mais aussi les principaux éléments de mathématiques, et la culture scientifique et technologique.
Si le compromis final a mis toutes les cultures sur le même plan, l'affaire n'est pas entendue pour tout le monde. Au point que Jean-Marc Levy-Leblond précise dans le Dictionnaire culturel des sciences, un ouvrage collectif sous la direction de Nicolas Witkowski, que, "pour certains, la science est totalement étrangère à la culture, entendue au sens des "humanités" ; pour d'autres, elle est devenue la culture d'aujourd'hui supplantant des formes classiques dépassées".
Rien n'est tranché et il n'est pas sûr que la polémique sur La Princesse de Clèves - symbole pour Nicolas Sarkozy d'un académisme dépassé - installera les sciences dans la culture générale du troisième millénaire. Ce dénigrement pourrait aussi bien aboutir à amputer les humanités des oeuvres les moins immédiatement intelligibles.
Ce qui est sûr, c'est que la majuscule de la culture est tombée face à la culture de masse - inutile de convoquer pour cela Hannah Arendt, tant l'affaire est entendue. Même si l'école rame à contre-courant pour maintenir ce semblant de majuscule, elle n'a d'autre choix que de trouver au quotidien l'impossible synthèse entre transmission d'un patrimoine très riche et adaptation à son public.
Aucun espace n'est dévolu spécifiquement à cet enseignement qui a moins de place dans les examens depuis que Pierre Bourdieu en a fait un savoir d'héritiers. Les exemples ne manquent pas et s'il faut n'en citer qu'un seul, c'est bien l'épreuve anticipée de français du baccalauréat général, où le sujet de dissertation est fourni avec un corpus de textes alors qu'hier chaque candidat convoquait ses propres références.
L'argument servi pour la réforme des concours précise que "l'académisme des épreuves n'est pas au service de la diversité des lauréats, car il favorise ceux qui en ont les codes". Pourtant, on peut aussi partir du même constat bourdieusien et proposer plus de culture.
A l'instar de l'Essec, quelques grandes écoles offrent un supplément de culture générale et un accompagnement durant le lycée aux jeunes qui ont de l'ambition mais manquent de références culturelles dans leur famille. Henri-IV propose une pré-prépa...
Les solutions ne manquent donc pas. Car la culture générale est bien plus qu'une somme de connaissances éparses, qu'un vernis. Un rapport du professeur de médecine de Saint Barnabas à Livingston, dans le New Jersey (Etats-Unis), Richard Panush, vient de montrer que la fréquentation des grands auteurs par les médecins augmente leur empathie. A HEC, un mastère "médias, arts et création" va être mis en place à destination des futurs managers. Preuve s'il en fallait, quatre siècles après Montaigne, qu'"une tête bien faite vaut mieux qu'une tête bien pleine".
Par Maryline Baumard

dimanche 7 juin 2009


Princesse de Clèves / Michel de Montaigne = même combat

(Cahiers de l'Entre deux Mers n° 89 mai-juin-juillet 2009)

Abonnez vous aux Cahiers de l'Entre-deux-Mers pour 20€ seulement les 5 numéros en envoyant un chèque et votre adresse postale à :
Amis des cahiers de l'Entre-deux-Mers, 112 rue de la Benauge 33100 Bordeaux


Grâce au Président le moins lettré que la France se soit donné depuis l’invention de la République, un chef d’œuvre quasi oublié de la littérature mondiale est devenu le « best seller » de l’année. La diatribe grossière et ridicule de Nicolas Sarkozy sur la Princesse de Clèves - http://www.rue89.com/mon-oeil/2008/07/25/nicolas-sarkozy-kaercherise-encore-la-princesse-de-cleves - a été vécue comme un viol virtuel par tous ceux qui ont le moindre attachement à ce qu’il est convenu d’appeler les « humanités », c'est-à-dire cet insaisissable patrimoine intellectuel porté par la littérature, l’histoire, les langues vivantes mortes ou moribondes, la géographie, la philosophie et toutes ces sciences humaines sans lesquelles les sciences « dures », isolées dans la sphère pure du concept, resteraient parfaitement inhumaines.
Le positionnement scandaleux du Président de la République à l’égard des sciences humaines fut cependant à mes yeux une chance, dans la mesure où il rendit évident un symptôme pressenti de longue date par ceux qui sont préoccupés par la lente dissolution des humanités dans l’animalité brutale de l’humanité.
La situation d’échec des humanités est en effet soudainement rendue évidente par le fait que le système éducatif a permis que le premier personnage d’une nation qui a porté durant le dernier siècle l’étendard d’une culture humaniste tendue désespérément vers un idéal débarrassé des idéologies tant religieuses que laïques, affiche de manière aussi catégorique sa vision manichéenne des sciences. Selon lui, et selon les tenants de la culture « beauf », il y aurait d’un côté des sciences utiles à la vie biologique et économique (la Vie quoi !), de l’autre, des divertissements destinés à la délectation des nantis. Cette vision, qui semble être également celle de son très « cultivé » ministre de l’Education Nationale, permet d’opérer une discrimination aisée et claire entre les disciplines méritant d’être enseignées et celles pouvant relever d’enseignements facultatifs. Le « contribuable » pourrait donc contribuer à l’enseignement des sciences dures, le reste pouvant au mieux relever du bénévolat culturel - http://benevolatculturel.blogspot.com/-.
Pour ceux qui pourraient taxer cette analyse d’outrée voire de mensongère, je renvoie à une déclaration de Nicolas Sarkozy dans le journal gratuit "20 minutes" du 16 avri 2008 :
« Si je veux faire littérature ancienne, je devrais financer mes études ? Vous avez le droit de faire littérature ancienne, mais le contribuable n’a pas forcément à payer vos études de littérature ancienne si au bout il y a 1000 étudiants pour deux places. Les universités auront davantage d’argent pour créer des filières dans l’informatique, dans les mathématiques, dans les sciences économiques. Le plaisir de la connaissance est formidable mais l’Etat doit se préoccuper d’abord de la réussite professionnelle des jeunes. »
La littérature ancienne étant ici mentionnée comme synecdoque (mention d’un élément pour désigner un ensemble auquel il appartient, ici les humanités : monsieur Sarkozy fait de la synecdoque sans le savoir) l’analyse de cette déclaration formulée à l’intention de ceux à qui elle s’adresse (que nous désignerons du nom générique de « beaufs ») peut être schématisée ainsi
Humanités = plaisir = inutile =ne doit pas être financée par des fonds publics
Sciences dures=professionnalisantes=utiles= prises en considération par l’Etat

Allons un peu plus loin :
Apprentissage des langues anciennes ( prises comme synecdoque) autorisé uniquement pour former des professeurs de langues anciennes qui formeront eux même des professeurs de langues anciennes et le ministres de l’éducation nationale du premier gouvernement Sarkozy

Encore un peu plus loin, plus grave : cherchons l’intrus….
La vision manichéenne : bien sciences=dures / mal = humanités laisse dans le versus (signe / ) apparaître une faille : les sciences économiques.
Le problème majeur de M. Sarkozy, de la pensée unique et de la beaufitude réunie est cette assimilation des sciences économiques aux sciences exactes. Quelques mois à peine après l’énoncé de cette déclaration qui plaçait les sciences économiques au niveau de la mathématique ou de la statistique, un léger incident de parcours de l’économie mondiale a soudainement fait basculer les traités de sciences économiques dans le domaine honni du mythe culturel aux côté des Métamorphoses d’Ovide et de l’Âne d’or d’Apulée.
Ce que tous les historiens, et philosophes savent, ceux que tous les « humanistes » perçoivent, ce que tous les poètes expriment : que l’économie (étymologiquement l’organisation du monde) est culturelle et exclusivement culturelle, le Président de la République Française semble l’ignorer.
Il y eut, naguère au sommet de cette admirable construction humaniste qu’a été la Nation Française, un président humaniste, pas simplement humain - c'est-à-dire obscur, imparfait, fragile, ambitieux, amoureux des femmes des hommes de son pays- mais humaniste, c'est-à-dire porteur des valeurs de la vieille Europe et notamment de celles de l’ouverture à toutes les formes d’humanités. Ce Président a du céder aux sirènes des économistes, beaucoup d’entre nous l’eussent aimé plus combatif et moins sceptique devant ses propres certitudes mais ce scepticisme même qui fonde la relative errance de son parcours politique, est le signe de son humanisme. Ici, dans le pays de Montaigne, à quelques lieues de ces collines au cœur desquelles Michel Eyquem, descendant de vieux aquitains et de juifs sepharads a, un siècle avant la naissance de la Princesse de Clèves apporté au bréviaire de l’humanisme le chapitre des Essais, il nous appartient d’affirmer clairement notre refus de cette vision manichéenne du monde portée par le Président Sarkozy : plus que jamais la littérature riche de l’infinie diversité des langues, l’histoire, la philosophie, la géographie tous ces modalités d’appréhension du monde, de l’astrophysique à la psychanalyse en passant par la physique et les mathématiques, forment un tout indissociable. Chacune de ces « sciences » n’a de sens que dans le dispositif général de la connaissance humaniste dont l’Université est le seul garant institutionnel.
C’est là la signification réelle des troubles, incompréhensibles aux yeux de la très grande majorité des français, qui agitent depuis plusieurs mois les Universités. L’intelligence tactique, l’habileté, le machiavélisme de ce gouvernement a été de cristalliser les inquiétudes anciennes et taraudantes des universitaires, des chercheurs, des intellectuels, sur des combats d’arrière-garde, de détourner l’angoisse salutaire sur des inquiétudes corporatistes et de renforcer la trop réelle scission entre le monde de la pensée, c'est-à-dire pour l’essentiel celui des laboratoires, des bibliothèques et des salles de séminaire des universités et celui de l’économie compris comme moteur d’essence quasi divine du capitalisme.
Que ceux qui n’ont pas eu le bonheur de pouvoir bénéficier des bienfaits d’un Etat permettant au plus grand nombre l’accès aux enseignements des « humanités » se consolent en relisant leurs vieux manuels d’histoire, de géographie, de littérature et de philosophie du secondaire, ils y trouveront la démonstration aveuglante de l’erreur fondamentale dans laquelle nous précipite le mépris des humanités : le monde est beaucoup plus riche, merveilleux, complexe que celui que nous propose le Président Sarkozy et la République des Beaufs qu’il domine du haut de ses talonnettes.
PRINCESSE DE CLEVES MICHEL DE MONTAIGNE MEME COMBAT

mardi 12 mai 2009

Mais où est donc passée la culture générale ?
LE MONDE 12.05.09 20h26 • Mis à jour le 12.05.09 20h26


Année zéro de la déculturation ? Dès cette session, l'épreuve de culture générale disparaît d'un certain nombre de concours administratifs. Un futur gardien de la paix ne sera plus interrogé sur L'Avare, de Molière, ou sur Germinal, de Zola. Les concours, essentiellement des catégories B (ouverts au niveau bac ou équivalent) et C (niveau diplôme national du brevet ou CAP ou BEP), vont voir cette épreuve évoluer vers des questions plus en lien avec leur futur emploi et un adjoint administratif se verra évalué "sur sa connaissance des logiciels de bureautique, à savoir un tableur, un traitement de texte...".
Cette petite révolution aura forcément des incidences sur la place de la culture générale à l'école. En passant en 1932, d'un ministère de l'instruction publique à un ministère de l'éducation nationale, l'institution a hérité de cette mission nouvelle, bien difficile à définir. Dans De Oratore, Cicéron définissait l'humanitas (les humanités) comme le traitement à appliquer aux enfants pour qu'ils deviennent des hommes. Eveil du sens critique et transmission d'outils permettant de comprendre la société. Au XVIIe siècle, il servait à construire l'honnête homme.
Aujourd'hui, le ministre de l'éducation nationale, Xavier Darcos, estime pour Le Monde que "toute culture générale veut relier l'individu à autrui et à l'histoire. Elle fait contrepoids à l'individualisme, au relativisme absolu et au "chacun pour soi". Mais elle prépare aussi à ce que le citoyen, capable de libre examen grâce au savoir, puisse ensuite diverger des valeurs et des traditions partagées. Ainsi, la culture est-elle tiraillée entre deux tendances, entre passé et avenir".
La mise en place en 2006 du socle commun de connaissances et de compétences que tout élève sortant de l'enseignement obligatoire est censé maîtriser, a réveillé ce débat. Un accord a été trouvé sur sept entrées incluant notamment la maîtrise de la langue française, la culture humaniste, mais aussi les principaux éléments de mathématiques, et la culture scientifique et technologique.
Si le compromis final a mis toutes les cultures sur le même plan, l'affaire n'est pas entendue pour tout le monde. Au point que Jean-Marc Levy-Leblond précise dans le Dictionnaire culturel des sciences, un ouvrage collectif sous la direction de Nicolas Witkowski, que, "pour certains, la science est totalement étrangère à la culture, entendue au sens des "humanités" ; pour d'autres, elle est devenue la culture d'aujourd'hui supplantant des formes classiques dépassées".
Rien n'est tranché et il n'est pas sûr que la polémique sur La Princesse de Clèves - symbole pour Nicolas Sarkozy d'un académisme dépassé - installera les sciences dans la culture générale du troisième millénaire. Ce dénigrement pourrait aussi bien aboutir à amputer les humanités des oeuvres les moins immédiatement intelligibles.
Ce qui est sûr, c'est que la majuscule de la culture est tombée face à la culture de masse - inutile de convoquer pour cela Hannah Arendt, tant l'affaire est entendue. Même si l'école rame à contre-courant pour maintenir ce semblant de majuscule, elle n'a d'autre choix que de trouver au quotidien l'impossible synthèse entre transmission d'un patrimoine très riche et adaptation à son public.
Aucun espace n'est dévolu spécifiquement à cet enseignement qui a moins de place dans les examens depuis que Pierre Bourdieu en a fait un savoir d'héritiers. Les exemples ne manquent pas et s'il faut n'en citer qu'un seul, c'est bien l'épreuve anticipée de français du baccalauréat général, où le sujet de dissertation est fourni avec un corpus de textes alors qu'hier chaque candidat convoquait ses propres références.
L'argument servi pour la réforme des concours précise que "l'académisme des épreuves n'est pas au service de la diversité des lauréats, car il favorise ceux qui en ont les codes". Pourtant, on peut aussi partir du même constat bourdieusien et proposer plus de culture.
A l'instar de l'Essec, quelques grandes écoles offrent un supplément de culture générale et un accompagnement durant le lycée aux jeunes qui ont de l'ambition mais manquent de références culturelles dans leur famille. Henri-IV propose une pré-prépa...
Les solutions ne manquent donc pas. Car la culture générale est bien plus qu'une somme de connaissances éparses, qu'un vernis. Un rapport du professeur de médecine de Saint Barnabas à Livingston, dans le New Jersey (Etats-Unis), Richard Panush, vient de montrer que la fréquentation des grands auteurs par les médecins augmente leur empathie. A HEC, un mastère "médias, arts et création" va être mis en place à destination des futurs managers. Preuve s'il en fallait, quatre siècles après Montaigne, qu'"une tête bien faite vaut mieux qu'une tête bien pleine".
Par Maryline Baumard

samedi 11 avril 2009


Université: les fainéants et les mauvais chercheurs, au travail!*
Par Pierre Jourde (Écrivain et Professeur des Universités, Grenoble III)

Une poignée de mandarins nantis qui ne fichent rien de leurs journées > et refusent d'être évalués sur leur travail, manifeste contre la > réforme Pécresse pour défendre des privilèges corporatistes et une > conception rétrograde de l'université. Au travail, fainéants!> > L'ignorance et les préjugés sont tels que c'est à peu près l'image > que certains journalistes donnent du mouvement des chercheurs, des > universitaires et des étudiants qui se développe dans toute la France. > Au Monde, Catherine Rollot se contente de faire du décalque de la > communication ministérielle, en toute méconnaissance de cause. Le > lundi 9 février, Sylvie Pierre-Brossolette, sur l'antenne de France > Info, défendait l'idée brillante selon laquelle, comme un chercheur ne > produit plus grand-chose d'intéressant après quarante ans («c'est > génétique»!), on pourrait lui coller beaucoup plus d'heures > d'enseignement, histoire qu'il se rende utile.> > Il aurait fallu mettre Pasteur un peu plus souvent devant les > étudiants, ça lui aurait évité de nous casser les pieds, à 63 ans, > avec sa découverte du virus de la rage. Planck, les quantas à 41 ans, > un peu juste, mon garçon! Darwin a publié L'Evolution des espèces à 50 > ans, et Foucault La Volonté de savoir au même âge. Ce sont des livres > génétiquement nuls. Aujourd'hui, on enverrait leurs auteurs > alphabétiser les étudiants de première année, avec de grosses potées > d'heures de cours, pour cause de rythme de publication insuffisant. Au > charbon, papy Einstein! Et puis comme ça, on économise sur les heures > supplémentaires, il n'y a pas de petits profits.> > Mais que Sylvie Pierre-Brossolette se rassure: le déluge de réformes > et de tâches administratives est tel que son voeu est déjà presque > réalisé. On fait tout ce qu'il faut pour étouffer la recherche. Les > chercheurs et les enseignants-chercheurs passent plus de temps dans la > paperasse que dans la recherche et l'enseignement. Ils rédigent les > projets de recherche qu'ils auraient le temps de réaliser s'ils > n'étaient pas si occupés à rédiger leurs projets de recherche. La > réforme Pécresse ne fera qu'accroître cela.> > Les journalistes sont-ils suffisamment évalués au regard de leurs > compétences et de leur sérieux? Est-ce que c'est génétique, de dire > des bêtises sur les antennes du service public?> > On enrage de cette ignorance persistante que l'on entretient > sciemment, dans le public, sur ce que sont réellement la vie et le > travail d'un universitaire. Rien de plus facile que de dénoncer les > intellectuels comme des privilégiés et de les livrer à la vindicte des > braves travailleurs, indignés qu'on puisse n'enseigner que 7 heures > par semaine. Finissons-en avec ce ramassis de légendes populistes. Un > pays qui méprise et maltraite à ce point ses intellectuels est mal > parti.> > La réforme Pécresse est fondée là-dessus: il y a des universitaires > qui ne travaillent pas assez, il faut trouver le moyen de les rendre > plus performants, par exemple en augmentant leurs heures > d'enseignement s'ils ne publient pas assez. Il est temps de mettre les > choses au point, l'entassement de stupidités finit par ne plus être > tolérable.> > a) l'universitaire ne travaille pas assez> > En fait, un universitaire moyen travaille beaucoup trop. Il exerce > trois métiers, enseignant, administrateur et chercheur. Autant dire > qu'il n'est pas aux 35 heures, ni aux 40, ni aux 50. Donnons une idée > rapide de la variété de ses tâches: cours. Préparation des cours. > Examens. Correction des copies (par centaines). Direction de mémoires > ou de thèses. Lectures de ces mémoires (en sciences humaines, une > thèse, c'est entre 300 et 1000 pages). Rapports. Soutenances. Jurys > d'examens. Réception et suivi des étudiants. Elaboration des maquettes > d'enseignement. Cooptation et évaluation des collègues (dossiers, > rapports, réunions). Direction d'année, de département, d'UFR le cas > échéant. Réunions de toutes ces instances. Conseils d'UFR, conseils > scientifiques, réunions de CEVU, rapports et réunions du CNU et du > CNRS, animations et réunions de centres et de laboratoires de > recherche, et d'une quantité de conseils, d'instituts et de machins > divers.> > Et puis, la recherche. Pendant les loisirs, s'il en reste. Là, c'est > virtuellement infini: lectures innombrables, rédaction d'articles, de > livres, de comptes rendus, direction de revues, de collections, > conférences, colloques en France et à l'étranger. Quelle bande de > fainéants, en effet. Certains cherchent un peu moins que les autres, > et on s'étonne? Contrôlons mieux ces tire-au-flanc, c'est une > excellente idée. Il y a une autre hypothèse: et si, pour changer, on > fichait la paix aux chercheurs, est-ce qu'ils ne chercheraient pas > plus? Depuis des lustres, la cadence infernale des réformes multiplie > leurs tâches. Après quoi, on les accuse de ne pas chercher assez. > C'est plutôt le fait qu'ils continuent à le faire, malgré les > ministres successifs et leurs bonnes idées, malgré les humiliations et > les obstacles en tous genres, qui devrait nous paraître étonnant.> > Nicolas Sarkozy, dans son discours du 22 janvier, parle de recherche > «médiocre» en France. Elle est tellement médiocre que les publications > scientifiques françaises sont classées au 5e rang mondial, alors que > la France se situe au 18e rang pour le financement de la recherche. > Dans ces conditions, les chercheurs français sont des héros. Les voilà > évalués, merci. Accessoirement, condamnons le président de la > république à vingt ans de travaux forcés dans des campus pisseux, des > locaux répugnants et sous-équipés, des facs, comme la Sorbonne, sans > bureaux pour les professeurs, même pas équipées de toilettes dignes de > ce nom.> > b) l'universitaire n'est pas évalué> > Pour mieux comprendre à quel point un universitaire n'est pas > évalué, prenons le cas exemplaire (quoique fictif) de Mme B. Elle > représente le parcours courant d'un professeur des universités > aujourd'hui. L'auteur de cet article sait de quoi il parle. Elle est > née en 1960. Elle habite Montpellier. Après plusieurs années d'études, > mettons d'histoire, elle passe l'agrégation. Travail énorme, pour un > très faible pourcentage d'admis. Elle s'y reprend à deux fois, elle > est enfin reçue, elle a 25 ans. Elle est nommée dans un collège > «sensible» du Havre. Comme elle est mariée à J, informaticien à > Montpellier, elle fait le chemin toutes les semaines. Elle prépare sa > thèse. Gros travail, elle s'y consacre la nuit et les week-ends. J. > trouve enfin un poste au Havre, ils déménagent.> > A 32 ans, elle soutient sa thèse. Il lui faut la mention maximale > pour espérer entrer à l'université. Elle l'obtient. Elle doit ensuite > se faire qualifier par le Conseil National des Universités. Une fois > cette évaluation effectuée, elle présente son dossier dans les > universités où un poste est disponible dans sa spécialité. Soit il n'y > en a pas (les facs ne recrutent presque plus), soit il y a quarante > candidats par poste. Quatre années de suite, rien. Elle doit se faire > requalifier. Enfin, à 37 ans, sur son dossier et ses publications, > elle est élue maître de conférences à l'université de > Clermont-Ferrand, contre 34 candidats. C'est une évaluation, et > terrible, 33 restent sur le carreau, avec leur agrégation et leur > thèse sur les bras. Elle est heureuse, même si elle gagne un peu moins > qu'avant. Environ 2000 Euros. Elle reprend le train toutes les > semaines, ce qui est peu pratique pour l'éducation de ses enfants, et > engloutit une partie de son salaire. Son mari trouve enfin un poste à > Clermont, ils peuvent s'y installer et acheter un appartement. Mme B > développe ses recherches sur l'histoire de la paysannerie française au > XIXe siècle. Elle publie, donne des conférences, tout en assumant > diverses responsabilités administratives qui l'occupent beaucoup.> > Enfin, elle se décide, pour devenir professeur, à soutenir une > habilitation à diriger des recherches, c'est-à-dire une deuxième > thèse, plus une présentation générale de ses travaux de recherche. > Elle y consacre ses loisirs, pendant des années. Heureusement, elle > obtient six mois de congé pour recherches (sur évaluation, là encore). > A 44 ans (génétiquement has been, donc) elle soutient son > habilitation. Elle est à nouveau évaluée, et qualifiée, par le CNU. > Elle se remet à chercher des postes, de professeur cette fois. N'en > trouve pas. Est finalement élue (évaluation sur dossier), à 47 ans, à > l'université de Créteil. A ce stade de sa carrière, elle gagne 3500 > euros par mois.> > Accaparée par les cours d'agrégation, l'élaboration des plans > quadriennaux et la direction de thèses, et, il faut le dire, un peu > épuisée, elle publie moins d'articles. Elle écrit, tout doucement, un > gros ouvrage qu'il lui faudra des années pour achever. Mais ça n'est > pas de la recherche visible. Pour obtenir une promotion, elle devra se > soumettre à une nouvelle évaluation, qui risque d'être négative, > surtout si le président de son université, à qui la réforme donne tous > pouvoirs sur elle, veut favoriser d'autres chercheurs, pour des > raisons de politique interne. Sa carrière va stagner.> > Dans la réforme Pécresse, elle n'est plus une bonne chercheuse, il > faut encore augmenter sa dose de cours, alors que son mari et ses > enfants la voient à peine. (Par comparaison, un professeur italien > donne deux fois moins d'heures de cours). Ou alors, il faudrait > qu'elle publie à tour de bras des articles vides. Dans les repas de > famille, son beau-frère, cadre commercial, qui gagne deux fois plus > qu'elle avec dix fois moins d'études, se moque de ses sept heures > d'enseignement hebdomadaires. Les profs, quels fainéants.> > ***> > Personnellement, j'aurais une suggestion à l'adresse de Mme Pécresse, > de M. Sarkozy et accessoirement des journalistes qui parlent si > légèrement de la recherche. Et si on fichait la paix à Mme B? Elle a > énormément travaillé, et elle travaille encore. Elle forme des > instituteurs, des professeurs, des journalistes, des fonctionnaires. > Son travail de recherche permet de mieux comprendre l'évolution de la > société française. Elle assure une certaine continuité intellectuelle > et culturelle dans ce pays. Elle a été sans cesse évaluée. Elle gagne > un salaire qui n'a aucun rapport avec ses hautes qualifications. Elle > travaille dans des lieux sordides. Quand elle va faire une conférence, > on met six mois à lui rembourser 100 euros de train. Et elle doit en > outre subir les insultes du président de la république et le mépris > d'une certaine presse. En bien, ça suffit. Voilà pourquoi les > enseignants-chercheurs manifestent aujourd'hui.> > P.J.

mardi 3 mars 2009



Ci dessous canevas du deuxième cours public donné dans le cadre du mouvement de protestation organisé par le collectif Princesse de Clèves dans le cadre de l' "Université hors les murs"

(cours supplémentaire de la licence d'archéologie (L3, Antiquité tardive et Haut Moyen-Âge)


Sous le regard des barbares 2
Hommage à Saint-Augustin


La cathédrale Saint-André de Bordeaux
à la lumière de l’archéologie de l’Espagne wisigothique

Inachèvement, remploi, accommodation
trois concepts de l’histoire de l’architecture médiévale

La cathédrale paléochrétienne : rappel du cours sur Saint-Seurin : double polarité écclésiale des villes dans l’Antiquité tardive.
Cathédrale dès l’ A T ?
Un indice, la basilique découverte en 2005 (Wandel Migeon) endommagé par bâtiment XIè + maison du doyen XV°abside à pans coupés extérieur ; int. 13,40 m de diamètre, murs de 85cm, huit assises + arases de tegulae enduit ext , mortier rose 6cm à l’int. Crochets de fer destinés à maintenir un placage de marbre blanc de 8 mm (un fragment) ; sol de tuileau, lambeaux de mosaïque polychrome abîmé par violent incendie. Nef à deux bas-cotés dimension ?
sous le sol de tuileau monnaie gauloise ca 351-353
= la cathédrale qui accueillit en 384 le concile présidé par l’évêque Delphin qui condamna le priscillanisme (gnosticisme, influence du manichéisme ; combattu par Saint Augustin :

Des hérésies LXX. » La secte des Priscillianistes, née en Espagne, a été fondée par Priscillien. Elle professe des erreurs diverses, empruntées surtout des Gnostiques et des Manichéens : cependant leur symbole est comme une sentine où sont venues converger, horriblement confondues ensemble, les abominations imaginées par les autres hérétiques. Pour mieux dérober aux regards des profanes leurs souillures et leurs turpitudes, ils ne craignent pas de dire à leurs disciples : «Jurez, parjurez-vous; mais ne dévoilez pas nos mystères ». Les âmes, disent-ils encore, sont de même nature et de même substance que Dieu : pour venir subir ici-bas des épreuves volontaires, elles traversent sept cieux, et passent par sept principautés diverses : enfin, elles arrivent jusqu'au prince mauvais qui a créé le monde, et celui-ci les dissémine dans les différents corps animés. Certaines étoiles décident fatalement du sort des hommes, et les douze signes du ciel concourent à là formation de notre corps : ainsi l'imaginaient déjà ceux qu'on nomme vulgairement mathématiciens. Ils voient le bélier dans la tête de l'homme, le taureau dans son cerveau, les gémeaux, dans ses épaules, le cancer dans sa poitrine, d'autres signes dans les différentes parties de son corps, et enfin, dans ses pieds, les poissons, ,dernier signé indiqué par les astrologues : de toutes ces fables ridicules et sacrilèges, et de beaucoup d'autres qu'il serait trop long d'énumérer, ces hérétiques ont fait un ensemble de doctrine. La viande ne fait point partie de leurs aliments, parce qu'ils la regardent comme une nourriture immonde, et, quand ils peuvent y parvenir, ils séparent les époux des épouses, les femmes de leurs maris, en dépit des résistances qu'y opposent les uns et les autres. Car, selon eux, ce n'est pas le Dieu bon et vrai qui crée la chair; ce sont les mauvais anges. Ces hérétiques doivent inspirer plus de défiance que les. Manichéens, parce qu'ils ne rejettent: en rien les Ecritures canoniques, et qu'ils accordent la même autorité aux livres apocryphes, interprétant et allégorisant à leur gré les passages des livres saints, propres à ruiner leur système. L'erreur des Sabelliens est la leur, puisqu'ils soutiennent que le Christ est une même personne, non-seulement avec le Fils, mais encore avec le Père et le Saint-Esprit. »

L’église médiévale est toute entière soumise à l’augustinisme et c’est sous son autorité que se place le clergé. La cathédrale Saint André de Bordeaux plus que toute autre affiche cet attachement à l’augustinisme : le signale,dans le pavement du chœur, un fragment de mosaïque provenant de la basilique d’Hippone ou Saint Augustin exerça son épiscopat de 395 environ à 430. C’est dans Hippone assiégée par les vandales de Genséric qu’il mourut en 430.
La mosaïque a été offerte à Mgr Donnet par Mgr Dupuch qui avait été consacré à Saint André premier évêque d’Alger en 1838

Remploi/spolia
à propos du chapiteau de marbre en remploi dans la troisième travée du gouttereau nord.
« inquiétante étrangeté » comment comprendre ?
renvoi au chapiteau en remploi dans le porche de Saint-Seurin
concept de spolia : cf architecture wisigothique et plus généralement du haut Moyen-âge en Espagne
San Juan de Baños : dalle épigraphique = remploi (Caballero) reconstruction Alphonse II (791-842) = mentalité « carolingienne » cf Aix la Chapelle
San Pedro de la Nave (poutre Vè = remploi utilitaire)
Santa Comba de Bande : briques VIIè remploi utilitaire ? colonnes ?
Suintanilla : colonnes ?
remplois sutrtout utilitaire : groupe de basiliques « de tradition paléochrétienne »
Santiago d’Albuquerque : ex voto païens = triomphe sur le paganisme (saint Augustin, cité de Dieu ?)
Domaine asturien : contrefaçon, mais aussi remploi : copie d’un distique impérial d’ivoire agrandi aux dimensions de piédroits de morte à san miguel de Lillo (Naranco)

Exemples de remplois romans et gothiques
crypte Saint Aignan Orléans : sarcophages (utilitaire ?)
Saint Remi de Reims, colonnes façade et entrée du sanctuaire : façade Yakim et Boaz ; Pierre de Celles auteur d’un traité sur « le tabernacle de Moïse »
Saint Pierre de Montmartre colonnes ; Saint Denis, chapiteaux, cathédrale de Toulouse…
attention au contresens Ancienneté plus qu’Antiquité


Accommodation
Nécessaire distinction entre remploi utilitaire et remploi idéologique ; même ambiguïté entre « rafistolage », « bricolage » imposé par des considérations d’économie et accommodation imposée par le respect des structures et des monuments anciens : exemple de la nef de Saint Denis

Réflexion à prolonger sur les structures administratives et politiques dans le cadre de réformes qui peuvent être totalitaires et brutales ou respectueuses de l’identité et cependant efficaces

La nef de Saint André : un manifeste des avantages de l’accommodation
Geoffroi du Loroux ? pb du voûtement , adaptation des supports ; adaptation à l’esthétique du temps

Le transept virtuosité de l’accommodation ; le « bricolage » comme valeur esthétique ? cf Toulouse saint Etienne

Le problème des entrées : accommodation à l’espace urbain
entrée ouest ? entrée sud ? entrée nord
le porche « d’Aliénor »
le Portail Royal


Le corollaire de l’accommodation : l’inachèvement
cf « La cathédrale inachevée »

Le refus de l’accommodation et de l’inachèvement :
L’esthétique totalitaire et normative du siècle de Saint-Louis (cf Bucarest)
L’esthétique totalitaire fonctionnaliste de Viollet-le-Duc : les sacristies d’Abbadie


Pour une esthétique et d’une éthique de l’accommodation du remploi et de l’inachèvement


Bibliographie

Araguas Philippe La cathédrale Saint-André de Bordeaux, Paris, Monum-éditions du Patrimoine 2001
Spolia/contrefaçon, deux modalités d’appropriation du passé, Hortus deliciarum, Zagreb, 2007)

Un édifice inachevé par essence ? dans La cathédrale inachevée. Saint-André de Bordeaux, Bordeaux, Espace 3 éditions confluences, 1998, p.35-55

dimanche 22 février 2009




Sous le regard des barbares
Hommage à Sidoine Apollinaire
La collégiale saint-Seurin de Bordeaux à la lumière de l’archéologie de l’Espagne wisigothique





Canevas de la leçon donnée le 9 février 2009 dans le cadre des cours de l’Université hors les murs en marque de protestation contre le mépris affiché par le Président de la République Nicolas Sarkozy à l’égard de la culture classique.

Cette leçon s’inscrit dans le cours du L3 archéologie 2008_2009 : Archéologie de l’Espagne wisigothique




Bordeaux wisigothique 414-507

Sidoine Apollinaire † 486 donne une image très vivante de la société bordelaise à la fin du Vème siècle, notamment dans l’ éloge funèbre de Lampridius
declamans gemini pondere substili coram discipulis burdigalensibus
discourant en vers et en prose au milieu de ses étudiants bordelais » (ép IX 13)

Euric 466-485 successeur de Théodoric II : 466 rompt le foedus = royaume wisigothique en 475. Réside à BX . Sidoine décrit la cour d’Euric réglant les affaires d’Etat et recevant les ambassadeurs prosternés

« Ici nous voyons le Saxon aux yeux bleus, habitué à la mer, redouter la terre ferme; ici le vieux Sicambre, vaincu, se montre la tête rasée; le Hérule, aux yeux glauques, qui habite à l'autre extrémité de l'Océan, erre ici loin de sa patrie; le Burgonde de sept pieds fléchit souvent le genou et demande la paix. Fier de la protection d'Euric l'Ostrogoth reprend des forces, presse les Huns ses voisins et paie, en se soumettant ici, le droit d'être superbe avec eux. Le Romain attend de lui son salut: c'est la Garonne qui défend le faible Tibre. Le Parthe lui-même sollicite et achète son alliance, il oublie ici qu'il est parent du soleil et des étoiles »

Le successeur d’Euric, Alaric II meurt à Vouillé 507




Problématique générale : Sous le regard des barbares, la rupture Vème siècle
Changement de « paradigme » de « modèle » de « pattern »
Quid entre Ausone 309-394 et Bertechramnus (†623)

La douceur de vivre sous l’ancien régime Salvien(Du gouvernement de Dieu 7-8) français« tout le pays est tissé de vignes, parsemé de fleurs poussant dans les prés parsemé de champs cultivés, planté d’arbres fruitiers, embelli par les bosquets, arrosé de sources, entrecoupé de fleuves, couvert de moissons ondoyantes ».

Le respect de codes culturels, fondement d’une société équilibrée (quelle qu’elle soit, évidemment il ne s’agit pas de faire l’éloge, dans l’absolu, de la société romaine, esclavagiste et inégalitaire, déjà chancelante au Vème siècle, mais de faire comprendre les fondements du système politique et du mode de gouvernement. Pour ce faire il est essentiel de comprendre ce qu’est l’ideal de la paideia cf Peter Brown, Pouvoir et persuasion dans l’Antiquité tardive

La notion de bienséance

Ces comportements aristocratiques qui assuraient l’équilibre et la cohésion de la société romaine sont brisés par l’intrusion de l’aristocratie barbare dans les rouages du pouvoir , cf :Boèce : consolations de la philosophie

Evolution « interne » de la pensée antique :

Ces bouleversements ne sont pas uniquement imputables à l’arrivée des barbares ; le lit du désastre a été préparé par le durcissement du pouvoir impérial mais aussi par de profonds bouleversements spirituels qui ont conduit au triomphe du christianisme constantinien

-du stoïcisme à la crainte de Dieu
-le « renoncement à la chair » ascétisme oriental, violences monastiques
-la gloire du corps du Christ
-l’assimilation de l’Eglise à l’état
-l’ Eglise se substitue à l’Etat

Nouvelles aristocraties barbares

Les rois wisigoths : incultes ? Théodoric élevé à Byzance, illettré, mais
Euric ???
Possible aculturation au contact des aristocraties romaines : Renaissance Isidorienne (Sisebut : Astronomicum, Vita de saint Didier… Chindaswinthe envoie des missions à Rome…)
La culture de l’Espagne wisigothique : cf J. Fontaine
Mais : Wickham : Il est en effet évident que l’aristocratie se détourne d’une tradition civile basée sur un concept de l’ocium marqué par la tradition littéraire au profit d’un profil nettement plus militaire plus proche de celui qui était le propre des chefs militaires romains, qui ne furent jamais des grands lecteurs de Virgile ni utilisateurs de thermes et hypocaustes. Ce n’était pas non plus le cas de leurs successeurs germains ni celui des héritiers de l’aristocratie civile romaine en 700 (Wickham).
Ce qui est certain c’est que les archéologues n’ont toujours pas trouvé les témoignages du monde matériel dans lequel vivaient ces aristocrates du VIIIème siècle, mais ce n’était en tout cas plus des villas lièes à une culture de la démonstration architecturale.


Crypte archéologique

Sauvaitre SAB 2005
Tvx de Cirot de la Ville (intérieur) 1858
Paul Courteault 1909-10, paul Duru 1959 (nord de la chapelle ND de la Rose
1980 Pichoneau (parvis),
PCR Boissavit Camus + maitrise sauvaitre ;
2005 J.L Piat


Crypte archéo : autour de 2 gds bts (1 et 4) datées par amphores d’inhumation d’enfants fin IIIème IVème s
Bt 7 un peu postérieur 1) moitié IVè
9 espace à ciel ouvert ? amphores IVè (contemporain de la salle absidiale actuelle crypte) + vt batiment 7 aménagé (fresque, banquettes funéraires + sarcophage au cervidé)
Début Vè salles 2 et 3 fermant l’espace libre entre 1 et 2
Au sud une salle absidiale abandonnée au VIIème au moment ou la nécropole mérovingienne recouvre ces structures.
« lotissement funéraire ? » -cf Saint laurent de Grenoble, Ostie
Mausolées (fresques) –dessin de Lacour-


…à la lumière de l’archéologie de l’Espagne wisigothique

Problématique historique : premiers cultes chrétiens X premières cathédrales :
Rapports avec le monde ibérique
Pb positionnement des premières églises chrétiennes (St Fructueux Tarragone ? nécropole francoli, amphithéatre), sainte Eulalie Barcelone –actu Sa Ma del Mar- ; St félix de Gérone (sarcophages)

Baptistères et pseudo baptistères
Tarrasa Egara

Problèmes historiographiques
Cirot / Puig y Cadafalch /marquise de Maillé / Durut/ Hadès/Fac

Problèmes muséographiques
Les cryptes archéologiques (Barcelone, Saint Seurin) ; autres formules Saint Laurent de Grenoble

La « basilique » Saint Seurin

Façade « néo romaine » de Poitevin

Grégoire de Tours †594 habet burdigalensis urbs patronos venerabiles…sanctum Severinumepiscopum suburbano murorum



« La ville de Bordeaux possède aussi de vénérables patrons qui se manifestent souvent par des prodiges. Elle adore par-dessus tout saint Séverin, évêque, dans une église d'un faubourg. Séverin, comme le rapporte le récit fidèle des clercs bordelais, vint d'Orient dans la cité. Pendant qu'il mar­chait, le Seigneur apparut une nuit à l'évêque Amand, qui gouvernait alors Bordeaux, et lui dit: « Lève-toi» et va au-devant de mon serviteur Séverin et honore-le, comme la sainte Ecriture nous ordonne d'honorer l'ami de la Divinité ». L'évêque Amand se leva, prit son bâton, et alla au-devant de l'inconnu, dont il ne savait que ce que Dieu lui avait révélé. Et voici saint Séverin venant com­me à sa rencontre. Ils s'approchèrent l'un de l'autre, se saluèrent de leur nom, s'embrassèrent et se donnèrent le baiser de paix; puis, discourant ensemble, ils entrèrent dans la cathédrale au chant des psaumes. Séverin devint dans la suite si cher à l'évêque Amand, qu'il lui céda son siège, et se regardait comme son cadet. Quelques années après mourut le bienheureux Séverin. Quand il fut enterré, Amand reprit sa place; il n'est pas douteux qu'il ne la recouvra à cause de l'obéissance montrée au saint de Dieu. Cela révéla au peuple la sainteté de Séverin: il le prit comme patron, et si la ville est en proie à la peste, ou à un ennemi, ou à quelque sédition, la multitude accourt à la basilique du saint, s'impose des jeûnes, célèbre des veilles, se livre à de dévotes oraisons, et bientôt la ville est sauvée du malheur. »


Le mausolée sur lequel se greffa la confession primitive de Saint-Amand et Saint-Seurin, dans la crypte « historique », au cœur de la grande collégiale, est vraisemblablement contemporaine de ces tombeaux.
Il ne semble pas cependant que ces aménagements puissent être antérieurs au VIème siècle, et si église basilicale il y eut sur cette nécropole, celle-ci fut plutôt celle dédiée à Saint-Étienne qui se dressait à une vingtaine de mètres au nord est de l’église actuelle. La dédicace à Saint-Étienne est concordante avec une église paléo-chrétienne, mais des explorations archéologiques seraient nécessaires pour confirmer cette ancienneté présumée. Un autre argument en faveur de l’antériorité de Saint-Seurin comme siège épiscopal pourrait être la présence d’un baptistère, mais l’aménagement présenté comme tel par Duru n’est plus reconnu comme tel et ni les arguments en faveur d’un baptistère dans la rotonde disparue au droit de la rue Ségalier, ni ceux en faveur de celui qu’évoquerait la chapelle Saint-Jean-Baptiste de l’église actuelle n’emportent l’adhésion.
A propos de la rotonde disparue, on peut évoquer La Daurade de Toulouse (Sainte Marie de « La Daurade » à Toulouse. Du sanctuaire Paléochrétien au grand prieuré clunisien médiéval Jacqueline Caille, avec la collaboration de Quitterie Cazes)
Abside (et crypte) polygonale (et non sans doute rotonde, comme on avait pu le croire) greffée sur salle antique V° ? VI° ? chapiteaux, décor mosaîque


La crypte historique de Saint-Seurin de Bordeaux

La création dans les années 1960 d’une crypte « archéologique » au sud de l’église Saint-Seurin amène à désigner comme crypte « historique » ce qu’il vaudrait mieux appeler « confession » pour privilégier une fonction réelle (confession : lieu de vénération du corps d’un personnage ayant tôt confessé et proclamé sa foi dans le Christ) à une structure non avérée (crypte : lieu souterrain dérobé au regard). Cet espace, aujourd’hui effectivement enterré sous les remblais apportés au XVIIème siècle pour surélever le sol de l’église Saint Seurin fut vraisemblablement aménagé à l’origine pour valoriser au sein d’une première église basilicale les vestiges d’un mausolée du IVème siècle dans lesquels furent rassemblés des sarcophages réputés être ceux des fondateurs de l’église bordelaise. La date exacte de cette forgery, pour reprendre un terme servant à désigner un faux constitué par un assemblage de fragments authentiques, n’est pas connue mais on peut considérer qu’elle correspond ou peu s’en faut à la fondation, retenue par l’historiographie, de l’église par l’évêque Bertechramnus, opulent prélat mérovingien, qui fut diacre de Saint-Seurin de 574 à 585 avant de devenir évêque du Mans,.
Autour d’une fosse dallée sans doute originellement partie inférieure d’un mausolée de plan quadrangulaire fut alors érigée une construction comprenant trois vaisseaux parallèles prolongés par des absides trapézoïdales dont les voûtes massives surélevaient le chœur d’une grande basilique. Ce dispositif permettait aux fidèles assemblés dans la nef de deviner sous l’espace scénique ainsi aménagé les fondements sacrés sur lesquels se déroulaient la liturgie eucharistique.Il subsista jusqu’au XVIIème siècle faisant de Saint Seurin une véritable basilique funéraire et de sa confession le haut lieu du christianisme bordelais . Celle-ci manifestait son ancienneté, non seulement par les sarcophages qui y étaient conservés, mais aussi par les éléments de construction antique qui y avaient été remployés : en subsistent deux chapiteaux et des fûts de colonnes en marbre assemblés en un savant désordre selon les règles qui doit sans doute plus à une esthétique de « spolia » c'est-à-dire intégrant volontairement les « dépouilles » d’un passé prestigieux à la glorification d’un lieu sacré, qu’à une insuffisance de moyens. Des modifications successives sont venues altérer les dispositifs initiaux, les plus considérables sont consécutives à l’effondrement partiel des voûtes de la nef de l’église en 1700 qui se répercutèrent sur celles de la confession. C’est d’alors que datent les massifs de maçonnerie qui encombrent les collatéraux et sans doute, bonne part des voûtes actuelles. Au cours des siècles du premier Moyen-Âge, entre le VIème et le XIIème siècle, diverses reliques vinrent enrichir ce sanctuaire : celles de sainte Véronique et sainte Bénédicte (femme de Sigebert qui guérit son époux grace au baton de Saint Martial) et celles plus mystérieuses de Saint Fort qui finit par prendre dans la crypte la place de saint Seurin vénéré à partir du XIIème siècle sans doute dans une nouvelle « confession » aménagée dans le chœur de l’église haute.

Les sarcophages « de l’école d’Aquitaine »

207 dont 15 à Bx V° ? VI° VII° ? iconoclasme = arien ??? chrisme à rho ouvert = mérovingien ? trapezoïdaux X raomains (Arles)
Abstraction des motifs végétaux + chrisme = Ravenne

Plaques de Chancel VIIIè ? IXè ?


…..à la lumière de l’archéologie de l’Espagne wisigothique

Chapiteaux et colonnes : la question des spolia et de la légitimation du pouvoir

La « culture » comme spolia ?
Les remplois de chapiteaux antiques dans l’architecture wisigothique

San Juan de Baños : Caballero distingue dans le décor de cette église , trois groupes, l’un qu’il qualifie de wisigothique, un deuxième d’influence omeyyade, un troisième plus proche du monde asturien.Au premier groupe contemporain du premier édifice construit en pierres d’appareil en remploi appartiennent les colonnes et leurs chapiteaux, en remplois, leurs tailloirs, les éléments de l’abside nord et l’inscription de Receswinthe elle-même

Cette attitude, caractéristique de la culture « isidorienne » nous amène à nous interroger sur la culture comme spolia dans le cadre d’une société instable en perte de repère qui est la société de l’Espagne Wisigothique et à projeter ce modèle de conception de la culture académique sur notre société.

dimanche 1 février 2009

PRINCESSE DE CLEVES & MICHEL DE MONTAIGNE = MÊME COMBAT


Enfin, les "Enseignants-Chercheurs" se bougent unanimement, ceux de la vieille droite réac et rassie main dans la main avec las gauchos de tout poil : on risque de toucher à leur sacro saint statut ! le gouvernement envisage de mettre en place une modalité d'adaptation de leur service à leur très modulable prurit de recherche.
Si l'on en profitait pour tenter de faire prendre en compte la seule véritable menace qui pèse sur les chercheurs en sciences humaines : le mépris affiché proclamé brandi ou plutôt distillé comme une insidieuse arme de destruction des "humanités" qui ressort des déclarations du Président de la république ; qu'il ait beaucoup souffert "sur la princesse de Clèves" justifie-t-il que les épreuves de culture générale soient bannies des concours administratifs ? qu'il n'envisage pas de financer en langues anciennes justifie-t-il que la lecture de Cicéron ou de Platon tombe dans l'escarcelle du bénévolat culturel ? L'effet conjoint de l'abrutissement médiatique et de l'arrogance, de l'isolement social et de l'esprit de chapelle des chercheurs en science humaines a déjà fait les trois quart, voire les neuf dixième du chemin. Qui se soucie des "humanités" dans notre société, hors des cercles restreints de quelques académiciens, sociétaires de vénérables institutions moribondes, militants épuisés d'associations sous perfusion ? Que restera-t-il du vieux fond culturel humaniste qui nourrit encore, ou du moins qui constitue la ration de survie de notre société, à la fin du quinquennat ? Que restera-t-il des "facultés de lettres" quand elles seront tenues de négocier leur survie auprès des écoles professionnelles de médecine, de droit, de physique, de chimie que seront devenues les anciennes facultés de médecine ou de sciences dont ne subsisteront plus que les filières professionnalisantes ? Les humanités ont plus que jamais besoin de l'Etat car elles sont paradoxalement l'objet au mieux de l'indifférence, au pire de l'hostilité d'une large majorité de la population en même temps que le seul rempart contre le totalitarisme de la pensée unique.

Ne laissons pas La Princesse de Clèves, Michel de Montaigne, Cicéron, Martial, Platon, aux mains des bénévoles ! soutenons le mouvement de protestation contre la dérive libérale du système éducatif ! essayons d'obtenir la mise en place d'un vrai débat sur la place des humanités dans notre société !

Sarko et la Princesse :

http://www.rue89.com/mon-oeil/2008/07/25/nicolas-sarkozy-kaercherise-encore-la-princesse-de-cleves

UNIVERSITE HORS LES MURS :

Les cours « hors les murs » organisés par les universités participent des actions mises en œuvre pour dénoncer le démantèlement du système éducatif opéré par le gouvernement. Les mesures qui ont suscité cette levée de boucliers touchent depuis des mois tous les secteurs de l’enseignement.
Celles qui ont trait à la réforme des procédures de recrutement des enseignants du primaire et du secondaire et celles qui bouleversent le statut des enseignants chercheurs ont conduit les universitaires à sortir de leur réserve. Cette mobilisation sans précédent a conduit les enseignants chercheurs, quelle que soit leur couleur politique, à manifester leur mécontentement en défilant dans les rues et en se déclarant grévistes.La grève n’est cependant pas une arme de choc pour eux, d’une part parce qu’elle ne perturbe guère les transports ou l’organisation de la vie quotidienne, d’autre part parce qu’elle ne peut être que partielle : quand l’essentiel du travail consiste à produire de la pensée, il est difficile de mettre ses neurones en grève.
Pour cette raison, il a été décidé de ne pas suspendre les enseignements mais de tenir un certain nombre de cours « hors les murs » de manière à faire connaître la teneur de nos enseignements et à attirer l’attention des bordelais sur nos inquiétudes.
Au-delà de celles qui ont trait à la qualité de la formation donnée aux futurs professeurs des écoles, des collèges et des lycées, au-delà de celles que suscite la volonté de placer la carrière des universitaires dans les mains de présidents d’universités réduites à mendier leurs subsides auprès de très éventuels mécènes, les inquiétudes les plus sérieuses aux yeux de certains professeurs et étudiants des anciennes « facultés de lettres et sciences humaines » sont celles qui ont trait aux mesures qui conduisent à terme à une condamnation sans appel des « humanités »
Les déclarations réitérées de la part du Président de la République sur l’inutilité de ces disciplines (dérision au sujet des questions de culture générale : « La Princesse de Clèves », dénonciation comme gaspillage de deniers publics du financement des études en « littérature ancienne ») nous paraissent particulièrement inquiétantes, non seulement parce qu’elles sont le fait du premier personnage de l’Etat, mais parce qu’elles sont une manifestation évidente de populisme. Par ces propos choquants à nos yeux le Président se pose en champion des « beaufs ». Quel que soit le pourcentage des citoyens qui portent sur les « humanités » le même regard dépréciatif que le Président de la République, il n’est pas antidémocratique de combattre leurs positions par des discours argumentés et par la mise en évidence de l’intérêt des « lettres et sciences humaines ».
La crise suscitée par la politique gouvernementale et les propos inutilement provocateurs du Président Sarkozy sont aussi pour nous l’occasion d’une remise en question à laquelle nous ne nous déroberons pas. Notre conception de la culture est-elle vraiment ringarde et les humanités ne sont-elles qu’un objet de délectation morbide pour les privilégiés que nous avons conscience d’être ? les disciplines que nous enseignons sont-elles si peu utiles qu’elles doivent ne relever que du bénévolat culturel ; à priori, nous ne le croyons pas mais en « humanistes » nous pensons que seule la réflexion et la confrontation des opinions pourront nous aider à mieux apprécier notre place dans l’ «humanité » du XXIème siècle.

pour nous aider dans cette démarche faites nous part de vos commentaires sur

http://benevolatculturel.blogspot.com/

ANNONCE DE COURS UNIVERSITE HORS LES MURS

Le président du collectif
Princesse de Clèves

Vous informe que le jeudi 12 février 2009
Sur la bien nommée
Place des Martyrs de la RESISTANCE
Devant le porche sud de l’église Saint Seurin de 13h30 à 16h
Le Professeur Philippe Araguas donnera, dans le cadre de son cours sur
« L’archéologie de l’Espagne wisigothique »
Une leçon intitulée
Sous l’œil des barbares :
Hommage à Sidoine Apollinaire
Au cours de laquelle sera présentée
l’église Saint-Seurin
à la lumière de l’archéologie de l’Espagne wisigothique

AUTRES COURS :
Jeudi 12 février
- 09h15, Cinéma Utopia, projection-débat autour du film Che, 1ère partie de Steven Soderbergh (3 euros).- 10h30, Grand-Théâtre : lecture marathon - 10h 45 Place de la Victoire (sous l'arche), C. Crenn, séminaire « Ethnie, ethnicité, race : quels usages dans les sciences sociales ?» avec les interventions de C. Chivallon, « Des catégories d'analyse socialement (racialement) informées : diaspora et mémoire » et N. Bancel, « De l'histoire coloniale à l'histoire postcoloniale ? Perspectives et blocages de la discipline historique dans le traitement des articulations entre périodes coloniale et postcoloniale. Le cas de l'immigration postcoloniale et de la question "ethnique" »- 10h30-12h30, Place Pey Berland, C. Panzera et D. Fratani, cours de littérature italienne : présentation de Dante lecture-traduction de passages du Chant I de L’Enfer. - 13h30-16h30, Grand-Théâtre, J. Terrel, « La citoyenneté selon Aristote »- 13h30, porche sud de l’église Saint Seurin, P. Araguas (L3 Archéo), « L’archéologie de l’Espagne wisigothique »- 13 h. 30, Amphi Salomon, N. Soubiale (L2, psychologie), « Comparaison sociale et violence » - 14h15, Amphi 2, projection-débat autour du documentaire Il y aura tout le monde de María Isabel Ospina de los Ríos (sujet : conséquences de la crise financière et économique à Cali, Colombie), en présence de la réalisatrice- 16h00, Bordeaux 3, Maison des Etudiants, projection-débat du film « Universités II, le grand soir » de Thomas Lacoste, en sa présence- Soir, C. Croce, cours déambulatoire de l’IUT Renaudel à la Librairie « La Mauvaise Réputation » sur la question de genre et de transgenre dans l’art actuel (2e volet)
Lundi 16 février- 14h00, Place Pey Berland, M. Versel (Master 1, Communication des organisations), « Analyse du discours politique : discours de N. Sarkozy / V. Pécresse sur l'université »Jeudi 19 février- 10h30 ou 11h30, Pessac ou Grand-Théâtre, B. Bloch, Explication de texte du poème « Après la déluge » (Rimbaud, Les Illuminations).